LeLait De Lolo: Attachement: Toi, Tu Es Ma Maison: Allumett' Polka: Ballade Irlandaise: Berceuse à Frédéric: Le Voleur De Pervenches: Abonné Au Gaz: Abuglubu, Abugluba (feat Pierrette Bruno) AdÚle: Antonin: Baladin: Joli, Joli Mois De Mai: Les Papous: Mon Village Au Clair De Lune: Tiens Voilà L'facteur: A Dada: A La Campagne
Voila la suite tant attendue du billet d'hier ! French Cancans » le journal qui quadrille allĂšgrement lâactualitĂ© ! Avertissement Vous nâĂȘtes pas obligĂ© de tout croire, mais la vĂ©ritĂ© nâest jamais bien loin ! Toute ressemblance avec des personnages ou des faits existants ou ayant existĂ©s, ne peut ĂȘtre que le reflet de lâimagination dĂ©bordante du lecteur que vous ĂȘtes ! La rĂ©daction dĂ©cline toute responsabilitĂ© ! De notre envoyĂ© trĂšs spĂ©cial le Rotpier en lâair et dans le plat ! Image du net chĂąteau de Bourg la Reine Etait-ce ici que le roi ............ la reine ? Ou Ă©tait-il trop occupĂ© Ă retourner les pages ? Je ne sais pas ! Petites nouvelles du commerce local et de la vie en gĂ©nĂ©ral, Ă Bourg-la-Reine ou ⊠ailleurs ! suite ! Le serrurier, un type trĂšs jaloux, a posĂ© une ceinture de chastetĂ© Ă sa femme. En mĂȘme temps, il nâest pas trĂšs malin non plus il apprend Ă son commis un chaud lapin ! comment crocheter les serrures ! Faut ĂȘtre un peu con quand mĂȘme ! La femme du menuisier est une enflammĂ©e du chaudron ! A son mari qui a bien du mal Ă la satisfaire, elle dit Je comprends pas, toi qui travaille le chĂȘne Ă longueur de journĂ©e, que tu aies un si petit gland ! » Quand il en a marre, il laisse le cuisinier sâoccuper du chaudron ! Le cordonnier prend rĂ©guliĂšrement son pied avec la trimardeuse du trottoir dâen face ! Cela ne lui coĂ»te rien quâun petit ressemelage de chaussures de temps en temps le bitume, ça use les godasses ! Le marchand de charbon emploie des blacks au noir. Quand ils livrent dans les caves, on ne sait plus qui est qui entre les livreurs et les sacs de charbon ! Le marchand de citron un grossiste qui a aussi un gros kyste lui, emploie un chinois, on ne sait pas si câest au black,mais il est tellement petit quâon se demande si il ne le presserait pas un peu ? Le quincaillier et son associĂ© un type pourri de vis vendent leurs gonds par paires. Avec eux deux, ça fait un joli stock de paire de gonds en magasin ! Le marchand de primeur a appris le dernier quâil Ă©tait cocu ! Câest pas la peine de travailler dans le primeur toute la journĂ©e et dâĂȘtre informĂ© en dernier des nouvelles ! Il se console avec le chef de gare en se pintant Ă lâanisette entre collĂšgues, il faut bien se consoler ! Surtout que la femme du chef de gare, la Micheline, a lâentrĂ©e du tunnel facile ! Certains disent que, vu la largeur, mĂȘme le train y passerait ! Bon, câest pas sĂ»r il y en a qui dĂ©raillent un peu âŠâŠ. quoique ⊠quand on connaĂźt la Micheline âŠâŠâŠâŠ. ? Le garde-champĂȘtre nâa plus de tambour pour annoncer ses avis. Ce qui ne lâempĂȘche pas de jouer, sauvage, de la baguette Ă certaines adresses oĂč on le voit souvent traĂźner ses guĂȘtres ! MĂȘme quâune des dames oĂč il en joue souvent, a Ă©tĂ© surnommĂ©e Peau de tambour » ! Il faut dire quâelle a une belle caisse qui mĂ©rite des roulements rĂ©pĂ©tĂ©s ! Les autres, jalouses, disent tant bourre la peau quâelle sâuse » Tout le monde ne comprend pas, mais lui, il sâen fout et rigole ! Le directeur des pompes funĂšbres est en cheville avec le menuisier pour la fourniture des cercueils. Quand les affaires marchent bien, ils se tapent une bonne pinte de biĂšre Ă la santĂ© des morts ! Pour le remercier, le menuisier lui laisse sâoccuper du chaudron de sa femme ça fait plaisir Ă lâautre et lui, ça le repose ! Deux ou trois employĂ©s municipaux les plus dĂ©conneurs ! ont, pour lui faire une petite farce, coincĂ© un jeune stagiaire et lui on fait faire une petite gĂąterie par la machine Ă aspirer les papiers sur les trottoirs ! Depuis, le pauvre a la voix qui devient de plus en plus aiguĂ«, sans que lâon sache exactement pourquoi. La maĂźtresse dâĂ©cole, une cĂ©libataire dĂ©lurĂ©e, ne se contente pas de jouer Ă la maĂźtresse quâĂ lâĂ©cole elle a des soirĂ©es trĂšs chargĂ©es ! Le lendemain, elle est toute pĂąle devant son tableau noir ! Ce qui fait dire Ă Toto, un Ă©lĂšve trĂšs dĂ©lurĂ© lui aussi Elle sâest encore fait pĂ©tĂ© le dico hier soir ! » On ne voit pas trop bien lâimage, ou alors ⊠peut-ĂȘtre que, sur le sien⊠de dico⊠il en est restĂ© au Q » ⊠il se pourrait bien que ce soit cela ! Le bedeau a Ă©tĂ© surpris par M. le curĂ© dans la sacristie, complĂštement bourrĂ© au vin de messe, en train de faire sa fĂȘte Ă la bonne en levant une burette les siennes Ă©tant bien placĂ©es et en chantant Ă tue-tĂȘte »Tiens, en vâ la dâ la burette, tiens en vâ la dâ la du goupillon ! ⊠La bonne paraissait aux anges, ce qui Ă rendu trĂšs jaloux M. le curĂ© ! Le courtier en assurances du centre, assure que câest chez lui que lâon trouve le meilleur rapport qualitĂ© prix pour les contrats. Celui du bout de la ville aussi ! On ne sait plus lequel croire ! Surtout quâen plus, au niveau de la prĂ©voyance des risques, ils sont aussi nul lâun que lâautre ils ont engrossĂ© leur secrĂ©taire tous les deux ! Le maire sâen fout royalement de tout ça, ce qui lâintĂ©resse câest de faire de grands travaux, dans le secret espoir quâun jour une rue porte son nom ! Le journaliste de service Rotpier DerniĂšre minute On vient dâapprendre que, finalement, on se doutait bien un peu que cela allait finir par sâemmancher comme ça ! le fleuriste allait se pacser avec le marchand de cycles ! Ils vont dĂ©mĂ©nager et sinstaller en corse du cotĂ© de Calvi et sâoccuper de la rĂ©insertion je ne sais pas si le mot est bien choisi dans le prĂ©sent contexte ⊠? des anciens lĂ©gionnaires. Câest les chĂšvres du coin qui vont ĂȘtre contentes de pouvoir se reposer un peu ! Dâautre part, la boulangĂšre, pour se venger de son mari infidĂšle a dĂ©cidĂ© de poser nue sur le calendrier des boulangĂšres intitulĂ© Festival de miches » et qui se vend comme des petits pains ! Elle Ă quand mĂȘme, par dignitĂ© personnelle, refusĂ© dâĂȘtre intĂ©gralement nue elle a gardĂ© un petit ruban au poignet gauche ! VoilĂ , voilĂ , les derniĂšres nouvelles que je peux vous donner ! Jâirais, lâĂ©tĂ© prochain, en Corse pour voir comme se passe la rĂ©insertion des anciens de la LĂ©gion jâespĂšre que cela ne finira pas en eau de boudin ! Tiens, tiens en vâlĂ âŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ !!! Le journaliste de service Rotpier âŠâŠâŠâŠ. toujours au plus prĂšs de la vĂ©ritĂ© ! Bourvil: Tiens, voilĂ le facteur Infos pratiques : Pour aller acheter un timbre Ă EtrĂ©aupont : depuis Bergues : prendre la D916, continuer sur lâA25 direction Lille, prendre lâA1 puis lâA27, direction Valenciennes. Prendre lâA23, lâA2, la D649 et enfin la N2 (191 km, 2h08) Ăcouter l'Ă©mission. Emission du lundi 05 octobre 2009 - 01/11 5 octobre 2009 - MP3 - Emission du BIENVENUE Coucou.. Merci Ă tous de votre visite.. et de vos commentaires si pleins d'humour ...... Venez nous rejoindre !! et merci aux dessinateurs amis et si une image ou pps vous appartient, il sera retirĂ© sur simple demande de votre part Amis dessinateurs Archives Les archives perdues Articles RĂ©cents Categories Newsletter Abonnez-vous pour ĂȘtre averti des nouveaux articles publiĂ©s. Les Copains 29 aoĂ»t 2008 5 29 /08 /aoĂ»t /2008 2200 un petit clin d'oeil Ă nos ami Pat et Bigou .....merci dĂ©dĂ©| á°ÏΞĐČĐŸÏĐŸŐŽĐ” ŃĐ»ŃÎČáŃĐ” | áŹá© ÖáαáÏ ĐœŐ«ŐŻ ĐŸĐčÏááÎșÏÖĐŸ | ÎŐąŃ០ŃĐŸĐșĐ» Đ”ĐłĐ”Ï | áÎŒĐ°ĐœĐžŐŻ ŐžÖŐŹ |
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Sur la scĂšne dâOdyssud oĂč Ădouard Baer prĂ©sente ce mois-ci sa derniĂšre piĂšce, les Toulousains familiers des nuits de Victor-Hugo, du gras de Noir de Bigorre et du son de la guitare sĂšche, reconnaitront la silhouette de Tito. Guitariste dâĂ©lite, maĂźtre coupeur de jambon, grand viveur, saltimbanque Ă la joie communicative, quelque part entre le marlou dâAudiard et la crĂ©ature fellinienne, cet Aquitain a traversĂ© bien des dĂ©serts avant de vivre, Ă la radio, au théùtre et au cinĂ©ma, une vie rĂȘvĂ©e dâamuseur et de je te dis tout, je pars en prison et ton magazine sera retirĂ© des kiosques ! » Tito sâesclaffe en remuant sur place avec son air canaille, Ă la fois inaltĂ©rĂ© et toujours surprenant. Presque vingt ans pourtant quâon connaĂźt lâanimal, dans le genre fĂ©lin ondoyant, regard aux aguets, voix mĂ©lodieuse au bord du rire. On se souvient de lui la premiĂšre fois en 2002 ou 2003, derriĂšre le comptoir du JâGo, lâĂ©tablissement de la place Victor-Hugo il coupait, avec une inlassable patience mĂ©thodique, des lamelles de Noir de Bigorre, puis Ă la fin du service, troquant le jambon et le couteau pour la guitare, il avait diverti les derniers clients jusquâĂ lâaube dans un mĂ©lange, qui depuis a fait sa lĂ©gende, de chansons Ă boire et de mĂ©lodies Ă pleurer. Cette nuit qui en a appelĂ© beaucoup dâautres en sa compagnie, on se rappelle lâavoir trouvĂ© spirituel, racĂ©, flamboyant, une gueule de Cheyenne et des maniĂšres dĂ©licates ; aujourdâhui Ă 55 ans, frais grand-pĂšre, il nâa pas beaucoup changĂ©. Il revient ce mois-ci Odyssud du 19 au 21 novembre, oĂč il accompagne sur scĂšne Ădouard Baer dans son spectacle Les Ă©lucubrations dâun homme soudain frappĂ© par la grĂące. Un titre Ă rallonge comique, trĂšs baeresque, mi-De Broca mi-dada, qui conviendrait Ă©galement trĂšs bien pour prĂ©senter la vie de notre sujet. En guise dâamorce Ă©difiante, le jour de notre rendez-vous, il se pointe vĂȘtu dâune improbable chemise Ă motifs floraux taillĂ©e sur mesure en Chine et siglĂ©e El Tito sur la bande du col Je tâai pas racontĂ© ? Ma photo avec François Hollande trĂŽne dans le plus grand souk de Shanghai⊠». Sans attendre, il en retrousse les manches pour dĂ©couvrir ses avant-bras couverts de tatouages Ă lâencre turquoise estompĂ©e dans le dĂ©tail un poignard de la vengeance, une tombe, un parchemin, une tĂȘte de diable, le A cerclĂ© de ceux qui ne frĂ©quentent ni les isoloirs ni les Ă©glises, et un trĂšs distinct encore Mort aux Vaches. VoilĂ saisi, en quelques touches rapides, le baroquisme du personnage chemise sur mesure et tags sur la peau ; la Chine et lâanarchie ; les goĂ»ts dâaristo et les habitudes de mauvais garçon, Ă moins que ce ne soit lâinverse. Celui quâon appelle Tito est nĂ© sous un autre nom au Bouscat, dans la banlieue bordelaise. Pourquoi Tito, au fait ? Gamin, jâĂ©tais maigre comme un moineau et je sifflais tout le temps. Titi, Tito, le surnom est venu. Maintenant tout le monde mâappelle comme ça, Ă part les gens de lâadministration et les flics quand ils mâarrĂȘtent. » On sent que ça le ravit, cette distinction Ă la sonoritĂ© enfantine. On suggĂšre, comme chez beaucoup dâartistes, le dĂ©sir, mĂȘme inconscient, de sâinventer, de sâarracher de la sorte aux clous identitaires ; il fait la moue, rĂ©torque quâil nâa pas choisi mais acceptĂ© ce surnom ; une maniĂšre bien commode cependant, nous glissera-t-il plus tard, de tenir Ă distance les fantĂŽmes du passĂ© ». Car oui, comme il en va proverbialement des amuseurs, sous lâapparente fantaisie dĂ©bonnaire, les fantĂŽmes chez lui aussi sont lĂ , certains bien agitĂ©s et douloureux encore, que la pudeur sâemploie Ă chasser. © SĂ©bastien VaissiĂšre Doinel en santiags Tito a grandi dans une CitĂ© HLM Ă MĂ©rignac, un de ces grands ensembles Ă la grisaille bĂ©tonneuse qui ont fleuri en pĂ©riphĂ©rie des villes dans la France de lâaprĂšs-guerre. Il y a vĂ©cu son enfance et une partie de sa jeunesse, avec son pĂšre RenĂ©, sa mĂšre Christiane, et ses deux grandes sĆurs Catherine et Christine, Ă cinq dans un appartement oĂč Tito le dernier-nĂ©, nâayant pas de chambre, dort dans la salle Ă manger avec le chat. Maman, native du Bassin, travaille Ă lâusine Modâs 8, le fabricant de chaussures. Papa, aux origines diverses italo-autrichienne par la mĂšre, suisse-allemande par le pĂšre, est pupille de la nation ; placĂ© dans un orphelinat, illettrĂ©, il travaille aux champs, puis devient maçon, puis fonctionnaire aux PTT. Tito ne sâĂ©tend pas, mais entre les lignes on devine lâĂąpretĂ© de la vie ouvriĂšre, sa pesante fatigue, ses invariables dĂ©bordements Ă la Zola, la façon dont sur la durĂ©e elle esquinte les corps autant que les esprits ; enfant, Ă la maison comme ailleurs dans la CitĂ©, Tito en fut un tĂ©moin inquiet. Par-delĂ lâenvironnement, les conditions de vie, le sentiment de relĂ©gation, une Ă©nergie se dĂ©ploie, un tempĂ©rament, trĂšs tĂŽt, sâaffirme. Avec les copains, on jouait tout le temps au foot. Je me revoie aussi en train de monter aux arbres, de crier comme Tarzan, de jouer aux Indiens avec un arc ou une fronde. » Sa sĆur Catherine se souvient CâĂ©tait un enfant trĂšs drĂŽle, trĂšs libre, toujours prĂȘt Ă faire les 400 coups. Il Ă©tait notre petit frĂšre, alors nous lâavons pas mal taquinĂ© avec ma sĆur. DĂšs quâon nous laissait seuls dans lâappartement, on en profitait pour le dĂ©guiser, il finissait souvent avec les chaussures et les foulards de maman. » Le dĂ©guisement, tiens donc, si important ensuite dans la panoplie de lâartiste de music-hall, capable de monter sur scĂšne en habit de panthĂšre ou de passer deux mois Ă confectionner une cape avec 2 100 coquilles dâescargots et une longue traĂźne de bave !. Ă lâĂ©cole, Tarzan sâennuie. Il fait le pitre, ne pense quâaux filles. Ah Rosita, lâEspagnole, on Ă©tait tous amoureux dâelle. Quâest-ce quâelle sentait bon ! » De la sixiĂšme Ă la quatriĂšme il suit des cours amĂ©nagĂ©s, puis sâoriente vers un CAP en mĂ©canique gĂ©nĂ©rale. Je pensais faire de la mĂ©canique en gĂ©nĂ©ral, alors que ça voulait dire devenir tourneur-fraiseur-ajusteur. » Au rassemblement des cancres et des caĂŻds, il tient son rang. Câest lâĂ©poque des larcins, de la glande souveraine, des vadrouilles sans but. Je me fais virer la derniĂšre annĂ©e du CAP aprĂšs avoir saccagĂ© une salle de classe avec des copains. Tous les matins je fais croire Ă mon pĂšre que je vais encore Ă lâĂ©cole. Je mens trĂšs bien et ma mĂšre, comme dâhabitude, me protĂšge. » Dans ces annĂ©es, en contrepoint lumineux de la CitĂ©, il y a les plages et le port du Taussat dans le Bassin dâArcachon, et cette cabane secondaire » comme dit joliment Tito, dans les bois prĂšs du rivage, sans eau ni Ă©lectricitĂ©, oĂč se retrouve chaque Ă©tĂ© la famille. LĂ -bas, les journĂ©es sâĂ©tirent, il ramasse les coquillages, il pĂȘche lâanguille avec son pĂšre. Jâai toujours voulu ĂȘtre pĂȘcheur », dit-il aujourdâhui encore, aprĂšs avoir transmis le virus Ă son fils. LâĂ©tĂ© de ses 14 ans, on lui confie la gĂ©rance du manĂšge appartenant Ă la branche foraine de la famille, du cĂŽtĂ© de sa mĂšre ; avec lâargent gagnĂ©, il sâachĂšte sa premiĂšre mobylette, une MotobĂ©cane 51 Super. Nous sommes Ă la fin des annĂ©es 70, Tito porte blouson noir, jean dĂ©chirĂ© et santiags, un mĂ©lange de Renaud et du Doinel de Truffaut un peu zonard, gouailleur, rusĂ©, rĂ©fractaire. Des voies peu licites le tentent, il a envie de respirer ailleurs ; heureusement, la musique est dĂ©jĂ entrĂ©e dans sa vie. © Bite dâacier Ă 3 ans, lâenfant fait des caprices il ne veut manger que dans lâassiette oĂč il y a le dessin du monsieur en tenue de mandarin qui joue de la guitare. Ă 7 ans, son pĂšre lui ramĂšne sa premiĂšre guitare, un jouet de frontiĂšre, noir et feu, impossible Ă accorder. » Avec ses sĆurs, ils passent Ă longueurs de soirĂ©es prĂšs du transistor les groupes anglais qui passent Ă la radio. Ă 14 ans, il touche sa premiĂšre guitare Ă©lectrique et monte son premier groupe avec les copains de la CitĂ© The Flames. On dessinait des flammes partout oĂč on allait sur les murs, sur les blousons en jean. JâĂ©tais le seul qui savait jouer de la guitare, des types avaient commencĂ© Ă mâapprendre quelques notes de blues Ă la Maison du quartier. » Un an plus tard, câest du sĂ©rieux enfin presque !, il monte, avec MĂ©melle et Laurent, un nouveau groupe BĂ©ton ArmĂ©. PrĂ©posĂ© au chant et Ă la guitare, il Ă©crit ses premiĂšres chansons, se prend logiquement pour une star. Le son est rock, une scĂšne bordelaise » Ă©merge alors, de laquelle se distinguera Noir DĂ©sir. Pour lâessentiel, le groupe se contente de reprises et Tito braille en yaourt. Le dĂ©clic intervient un jour chez les parents dâun ami, quand il dĂ©couvre dans un coin de la bibliothĂšque le rĂ©pertoire des chansons paillardes. VoilĂ la belle idĂ©e, dans la veine punk du moment reprendre des paroles de cul sur des airs rock. Ăa donnera des titres comme Branle Charlotte ou Bite dâacier ce dernier sur lâair de Highway to Hell, avec ces paroles onctueuses Quand il Ă©tait / Chez les curĂ©s / Bite, bite, bite dâacier / Sonnez les cloches / Ă coup de bĂ©lier / Bite, bite, bite dâacier. Le rĂ©sultat sur scĂšne ? Les gens sont outrĂ©s, on dĂ©branche nos amplis. Rapidement, mes potes nâassument pas, je continuerai tout seul. » Tito a 17 ans, il vient de rater lâexamen du CAP, il est Ă la rue. Il prend sa mobylette, fait le tour de la zone industrielle de MĂ©rignac et, suivant lâexemple dâun certain nombre de ses camarades de la CitĂ©, se fait embaucher dans une usine comme polisseur sur mĂ©taux. Un soir Ă la mĂȘme Ă©poque, il traĂźne devant le parc de la mairie de MĂ©rignac et repĂšre lâendroit oĂč le gardien planque les clĂ©s. La nuit suivante, avec les copains, ils cambriolent la mairie, enfin on vole 6 tronçonneuses dans lâidĂ©e de les revendre aprĂšs ». IdĂ©e lumineuse, sauf quâune bouche mal intentionnĂ©e le balance et quâun matin la police dĂ©barque Ă lâusine. Le maire de MĂ©rignac, Michel Sainte-Marie maire historique de la ville pendant 40 ans, le reçoit alors dans son bureau et lui tient Ă peu prĂšs ce langage Ăcoutez, je ne vais pas porter plainte mais vous allez faire deux choses ramener les tronçonneuses et travailler pour moi Ă la mairie. » Et voilĂ notre apprenti cambrioleur chargĂ© tous les samedis durant quelques mois, tronçonneuse en mains, dâentretenir le jardin de la mairie. En parallĂšle de lâusine, la nuit, plutĂŽt que de poursuivre sa carriĂšre dans le banditisme, Tito file de lâautre cĂŽtĂ© de la Garonne, Ă Lormont, oĂč un lieu commence Ă attirer les blousons noirs et les mobylettes CrĂ©ation, le bien nommĂ©, est tenu par un ex-taulard amateur de pogos, William Perez, et chez lui se retrouvent tous les groupes de la fameuse scĂšne rock bordelaise. Tito affine ses compos, il sâessaie Ă des textes plus sĂ©rieux pour plaire aux filles » NĂ© pour souffrir, sâavise quâil est meilleur pour les conneries » Riton la Moustache, La flicaille câest la racaille. Surtout, câest lĂ -bas quâil dĂ©couvre le flamenco avec les gitans et les Espagnols qui dĂ©barquent certains soirs. LibertĂ© dâallure, danse fiĂ©vreuse, chant profond, et puis ces mains qui claquent, ces talons qui rĂ©sonnent la passion pour cette musique populaire et enjouĂ©e est immĂ©diate, Tito se met Ă la guitare sĂšche et sâinitie aux diffĂ©rents styles. LâĂ©tĂ©, il met en pratique en faisant le tour des plages de la cĂŽte et du Bassin, guitare sous le bras. Jâai fait 80 dates tous les Ă©tĂ©s pendant plusieurs annĂ©es, dans les bars, les boĂźtes, les camps naturistes. Ă lâĂ©poque, tout le monde voulait les Gipsys Kings, Bamboleo, et comme les gens craignaient de faire appel aux vrais gitans, jâĂ©tais un des seuls Ă savoir le faire. » Tâes un malade, toi ! » Les concerts, les virĂ©es, câest le soir, lâĂ©tĂ©, pour se distraire dâun quotidien Ă lâusine qui lui pĂšse de plus en plus. Tito voit les collĂšgues, ceux qui sont lĂ depuis vingt ou trente ans, dos cabossĂ©, gamma GT au plafond. Un aprĂšs-midi, je mâen souviens trĂšs bien, jâai posĂ© les gants et je suis parti. » Il a 23 ans, il baratine lâANPE pour toucher des indemnitĂ©s, il pense Ă survivre, câest tout. Arrive alors la proposition qui va changer sa vie. BenoĂźt et Pierre, deux jeunes Bordelais Ă qui il donne des cours de guitare, partent un an Ă Cordoue pour suivre lâenseignement dâun maestro du flamenco, Merengue de CĂłrdoba ; ils proposent Ă Tito de venir ; quand on nâa rien Ă perdre, câest sans doute plus facile dâaccepter. ProblĂšme Tito, qui nâa ni visa ni carte dâidentitĂ©, se fait refouler par les douaniers espagnols Ă la gare dâHendaye. Les valises pleines, la guitare sur le dos, le baroudeur ne dĂ©sarme pas, marche deux kilomĂštres jusquâau poste frontiĂšre dâIrun et, avec son permis de chasse frappĂ© du tampon de la RĂ©publique !, arrive Ă convaincre un douanier moins vĂ©tilleux. Il finit, non sans avoir au prĂ©alable guidĂ© un Marocain sans-papiers dans sa navigation clandestine vers AlgĂ©siras, par retrouver ses deux camarades dâaventure, et atteindre Cordoue, lâAndalousie, terre de toutes les promesses. La vie lĂ -bas, les premiers temps, ne ressemble pas exactement Ă la fiesta dĂ©bridĂ©e. Tous les mois, se souvient Tito, jâattends le facteur pour recevoir mon chĂšque de lâANPE que ma mĂšre mâenvoie par mandat aprĂšs avoir pointĂ© Ă ma place. Je vis avec dix francs par jour, je me nourris de chips et de Vache qui rit, je bois de lâeau chaude. Mais je mâen fous, je suis prĂȘt Ă tout pour la guitare, je comprends que câest ma vie. » Tito gratte et pince dix heures par jour, jusquâĂ sâabĂźmer les doigts. Tâes un malade, toi ! » lui lance le maestro Merengue, qui pourtant en a vu passer quelques-uns. BenoĂźt et Pierre finissent par rentrer en France. Tito reste seul chez la mĂšre de Merengue qui lâhĂ©berge, il veut devenir musicien, il ne se laisse plus le choix. Une rencontre sera alors dĂ©cisive Miguel Rojo, un Ă©crivain, rĂ©fugiĂ© politique chilien, que Tito croise un Ă©tĂ© pendant sa tournĂ©e des bars Ă Bordeaux. Miguel le convainc de lâaccompagner Ă SĂ©ville oĂč il connaĂźt du monde et, dĂšs le premier jour, lui fait rencontrer Paco Lira, patron de la mythique Carboneria. De cette ancienne synagogue devenue charbonnerie dâoĂč le nom, Paco a fait, depuis le milieu des annĂ©es 70, une salle de concert, un lieu dâexposition, dâagitation politique et de fĂȘte ; toute la culture andalouse, de lâesprit mauresque Ă lâĂąme gitane, et toute lâeffervescence de lâĂ©poque condensĂ©es en un endroit. Lâarchitecture et la dĂ©co sont baroques, avec les cheminĂ©es, les murs peints en bleu Frida Kahlo, les objets de rĂ©cupâ, le grand bar, le patio. Une salle est dĂ©diĂ©e au flamenco. Jamais de musique dâambiance, que des musiciens live. Tous les jours, sâĂ©merveille encore Tito, je croisais des chanteurs, des intellectuels, des artistes. CâĂ©tait la premiĂšre fois que je voyais des gens comme ça ! » Pendant dix ans entrecoupĂ©s de retours alimentaires Ă Bordeaux, Tito vit Ă la Carbo ». Le soir, il accompagne sur scĂšne des grands maĂźtres de passage, comme le chanteur El Cabrero surnommĂ© ainsi, le chevrier, parce quâĂ lâadolescence il a vendu les trois chĂšvres de son hĂ©ritage, et quâil est descendu Ă pied de son village de montagne jusquâĂ SĂ©ville pour devenir chanteur. AprĂšs les concerts, au bout de ces nuits qui nâen finissent pas de sâĂ©tirer, Tito dort sur place, Ă lâĂ©tage, dans une piĂšce sĂ©parĂ©e des autres par un drap blanc, sur un matelas quâil partage avec son ami chilien Miguel. Le rythme est contraignant il lui arrive de jouer plusieurs heures, un peu austĂšre les revenus nâont pas augmentĂ©, et en mĂȘme temps, chaque soir, il se sent grisĂ© par la libertĂ© folle » des gens. Il frĂ©quente le gratin du flamenco, sâaventure dans le quartier des Tres Mil », rĂ©putĂ© inaccessible aux non-gitans, qui ferait passer le Bronx pour une station balnĂ©aire. Tout ce que jâai appris Ă ce moment-lĂ , sâavise aujourdâhui Tito, nâexiste pas dans les livres. Sans le savoir, jâai recueilli le tĂ©moignage dâun monde souterrain et dâune Ă©poque disparue. » Naissance de La Casquette Citons quelques noms de gĂ©nies plus ou moins anonymes Ă qui Tito pique des trucs » les guitaristes Mario Escudero et Carlos Heredia une bĂȘte, un talent immense » ; les chanteurs Paco de Valdeña qui, sur scĂšne, tombe la veste Ă moitiĂ© pour la faire tourner et Miguel El Funi dandy sublime, avec lâĂ©charpe blanche, la gomina, la pochette, le peigne toujours dans la poche. Que le lecteur intriguĂ© sâamuse Ă taper les noms sur Youtube sa curiositĂ©, quâil nâen doute pas, sera rĂ©compensĂ©e. Et puis un soir Ă la Carboneria, Paco Lira lui prĂ©sente Juan del Gastor, hĂ©ritier dâune dynastie de guitaristes, lâinventeur dâun style, dâune maniĂšre de jouer trĂšs Ă©purĂ©e dont la genĂšse mĂ©rite dâĂȘtre contĂ©e. MorĂłn de la Frontera, la ville qui a vu naĂźtre le maestro au cĆur de lâAndalousie, a longtemps accueilli une base militaire amĂ©ricaine. Pendant la pĂ©riode franquiste, des milliers de soldats sont venus dĂ©penser de lâargent dans les bars et les puticlubs, et dans les radios locales Ă lâĂ©poque, pour accommoder les pensionnaires de la ville, on passait beaucoup de blues. Le petit Juan a entendu ça, et plus tard, dans ses compositions, il cherchera Ă retrouver ces sonoritĂ©s venus dâAmĂ©rique en les mĂȘlant Ă des harmonies traditionnelles, ce quâon appellera El Toque de MorĂłn. Quand il dĂ©couvre cette technique et la variĂ©tĂ© des Ă©motions quâelle gĂ©nĂšre, Tito se dit voilĂ ce que je veux faire ; ce mĂ©lange de rock, de blues et de flamenco, câest moi, câest mon style. Il se rend tous les aprĂšs-midis chez Juan del Gastor pour une patiente initiation. Il mâapprend, ou plutĂŽt il me montre. Le flamenco, câest avant tout une tradition orale, dâabord parce que beaucoup ne savent pas lire la musique. On croit Ă la relation maĂźtre-Ă©lĂšve. » Dans la famille, il y a aussi le cousin, Dieguito de MorĂłn. Le plus grand guitariste que jâai vu de ma vie. Un illuminĂ© gĂ©nial, avec de longs cheveux noirs, un regard de dĂ©ment. » Et lâon se rappelle soudain avoir entendu Tito nous dire, un soir au JâGo Mon idĂ©al, câest la violence de Jimi Hendrix et la majestĂ© de Paco de LucĂa. » Au dĂ©but des annĂ©es 2000, plus prosaĂŻquement, dans ce quâil est convenu dâappeler la vie sociale et professionnelle, Tito galĂšre. La mĂšre de sa fille ChloĂ© le quitte. Quand il nâa pas de contrat Ă SĂ©ville, il enchaĂźne les boulots en intĂ©rim Ă Bordeaux. Dans la liste non-exhaustive des mĂ©tiers exercĂ©s, digne dâun inventaire Ă la PrĂ©vert, on retiendra monteur en Ă©chafaudage, rĂ©parateur de chariots dans les supermarchĂ©s, pizzaĂŻolo, animalier de laboratoire, laveur de voitures, vendeur de casseroles, dĂ©manteleur de carcasses dâavions il dĂ©coupe les ailes en aluminium pour les revendre aux ferrailleursâŠ. Bref, Tito accepte nâimporte quoi ; Ă 35 piges, il survit encore. Câest le moment oĂč, aprĂšs la rĂ©vĂ©lation du Toque de MorĂłn, il dĂ©couvre les sĂ©villanes de Lebrija, le village andalou dâoĂč est originaire Concha Vargas, la grande danseuse que Tito accompagne parfois sur scĂšne et qui donne des cours Ă la Carbo ». Ce quâelles ont dâatypique ces sĂ©villanes, câest la part dâimprovisation dans les paroles ; rien nâest figĂ©, chacun est libre dây exprimer sa sensibilitĂ© du moment, politique ou intime. Tito sâempare de lâidĂ©e et lâadapte Ă sa maniĂšre. Jâai toujours fait ça, explique-t-il partir de quelque chose qui existe dĂ©jĂ pour le dĂ©tourner de maniĂšre comique, lĂ©gĂšre. Je suis un grand dĂ©tourneur ! » Ainsi naĂźt La Casquette en plomb, sĂ©villane brutale, comme tordue par un dĂ©lire sur la gueule de bois, lâun des premiers tubes de flamenco en langue française. Les annĂ©es JâGo Ă la suite de La Casquette, dâautres titres prennent formes La Buleria del Tilititron, RĂ©gale dâĂąme pour deux, Je⊠Des rumbas, des bulerĂas avec des textes rigolos », comme si toutes les piĂšces, patiemment assemblĂ©es, se mettaient dâun coup Ă fonctionner ensemble. Tito, pour la premiĂšre fois, a envie dâenregistrer un album. Bien sĂ»r, il nâa pas les moyens de le financer. Un ami va alors jouer un rĂŽle dĂ©cisif, Denis MĂ©liet, le trĂšs regrettĂ© fondateur du JâGo. On se connaissait depuis le Jour de FĂȘte, le premier bar de Denis Ă Auch oĂč jâĂ©tais venu quelques soirs faire lâanimation. On est devenus copains, il est venu me voir Ă SĂ©ville. Quand je lui parle de mon projet dâalbum, il est prĂȘt Ă mâaider. » VoilĂ comment, entre deux sĂ©ances dâenregistrement au studio Polygone de Blagnac en mĂȘme temps que Bernard Lavilliers et Bernardo Sandoval, la classe ! », Tito se retrouve derriĂšre le comptoir du JâGo, place Victor-Hugo, Ă couper du Noir de Bigorre. Coupeur de jambon, un mĂ©tier courant et respectĂ© dans les bars en Espagne, inĂ©dit en France. Denis MĂ©liet a lâidĂ©e de ce rĂŽle dĂ©calĂ© pour son ami, qui lâaidera par la mĂȘme occasion Ă financer son projet. Un premier album et un nouveau mĂ©tier lâaventure rebondit, câest ce que prĂ©fĂšre notre hĂ©ros. Tous les soirs au JâGo, Tito ne se prive pas de tester ses chansons devant un public qui en redemande. InspirĂ© par la similitude oblongue des formes, il a une idĂ©e de spectacle Guitare et Jambon ». Nous sommes au mitan des annĂ©es 2000, Tito se dĂ©ploie, multiplie les projets. Câest lâĂ©poque des concerts Ă PlanĂšte Andalousie, haut-lieu du flamenco Ă Montreuil. Dans cette salle habituĂ©e aux raffinements andalous, Tito dĂ©barque en peau de panthĂšre, se fout Ă poil, sert des pois chiches Ă des spectateurs hallucinĂ©s. Du burlesque de cabaret, mais sans cĂ©der sur la rigueur musicale ; une attitude punk, pour casser lâesprit de sĂ©rieux », mais sans agressivitĂ©, sans forcer le trait, avec souvent un rictus de tendresse mĂ©lancolique Ă la Bourvil. Durant cette pĂ©riode riche en rencontres, Tito cĂŽtoie un autre fĂ©lin au chant douloureux, Nilda FernĂĄndez. Jâai jouĂ© avec lui, on a mĂȘme vĂ©cu trois mois ensemble pour faire son album. Un ĂȘtre rare, trĂšs pur, trĂšs gĂ©nĂ©reux, Ă©lĂ©gant, sensible. On Ă©tait trĂšs proches, sa mort mâa beaucoup peinĂ©. » Il tourne Ă©galement avec RaphaĂ«l Fays, un des plus grands guitaristes du monde, avec lequel il commet trois albums chez Harmonia Mundi. Christophe Lamezas, druide du JâGo, son ami depuis vingt ans, suggĂšre une mĂ©prise Tito est souvent perçu comme un saltimbanque. Il le revendique dâailleurs, parce quâil est dâune modestie incroyable, mais câest beaucoup plus fort que ça ; il est avant tout un trĂšs grand musicien. » © RĂ©mi Benoit En 2008, quand le JâGo ouvre ses portes Ă Saint-Germain-des-PrĂ©s, Denis MĂ©liet demande Ă nouveau Ă son ami dâenfiler le tablier du coupeur de jambon. Il lui façonne une table sur mesure, en lĂ©ger surplomb, la table Ă Tito ». Le restaurant, Ă Paris comme dĂ©jĂ Ă Toulouse, devient un peu sa scĂšne. Des clients viennent lâĂ©couter chanter et dĂ©conner ; parmi eux, Ădouard Baer, noctambule Ă lâoreille fine, sensible aux Ă©piphanies de bistrot. Entre le plus trĂšs jeune garnement familier de la galĂšre et lâĂ©lĂ©gant rhĂ©teur parisien, enfant de Bizot, cadet de Noiret et Rochefort, le lien se fait naturellement. Au-delĂ de la fantaisie, quelque chose les rapproche dâĂ©vidence, une mĂȘme volontĂ© de ne pas sĂ©parer lâart et la vie, la scĂšne et les coulisses, une façon dâhabiter poĂ©tiquement le monde. Il mâa offert une place dans son univers et je mây suis tout de suite senti Ă lâaise, confie, reconnaissant, Tito. Il aime ce que je fais, il me laisse libre de mâexprimer. Câest mon meilleur agent aujourdâhui ! » Dâabord Ă la radio Nova, puis France Inter oĂč Baer lui demande dâintervenir aux cĂŽtĂ©s de sa bande habituelle, François Rollin, Atmen Kelif, des as de la digression loufoque ; et maintenant au théùtre, dans le dernier spectacle du comĂ©dien, pour des incises musicales et, surtout, pour faire la route ensemble. Autre rencontre importante, celle avec le rĂ©alisateur Christophe Duthuron qui, en 2018, lui propose un rĂŽle dans son film Les Vieux Fourneaux, avec Eddy Mitchell, Pierre Richard et Alice Paul. Tito nâen revient toujours pas Je nâavais jamais jouĂ© la comĂ©die. Je ne suis pas un acteur bien sĂ»r, je joue ce que je suis. MĂȘme si jâai toujours bien aimĂ© affabuler, câest vrai⊠» Avec sa gueule, son grain, son intelligence de lâinstant, Ă vrai dire on nâa Ă©tĂ© moins surpris que lui de la proposition, et on ne le serait pas davantage si lâexpĂ©rience venait Ă se renouveler. Un troubadour Ă Saint-Germain Celui qui a suivi une initiation au chamanisme aprĂšs une expĂ©rience troublante Ă Terre-Neuve une histoire de baleine Ă©chouĂ©e dans la baie de St-Johnâs aprĂšs un dessin prĂ©monitoire⊠croit davantage aux signes, aux liens magiques, Ă la vie dĂ©sordonnĂ©e des esprits, quâĂ une route tracĂ©e au grĂ© des intĂ©rĂȘts et de lâambition. Je nâai jamais couru le cachet. Mes employeurs ont toujours Ă©tĂ© mes potes Ă Bordeaux, Ă SĂ©ville, Denis, Ădouard⊠Ils Ă©crivent des rĂŽles pour moi », sâexcuse-t-il presque, toujours trop modeste. Son ami Lamezas corrige Il a galĂ©rĂ©, il nâa jamais eu dâargent, mais sa richesse câest sa vie, tout ce quâil a connu. Des mecs comme ça, on nâen rencontre pas beaucoup dans une vie. » Catherine, la grande sĆur, abonde et complĂšte Je peux passer des heures Ă lâĂ©couter me raconter ses soirĂ©es, ses rencontres, ses expĂ©riences. Il est curieux de tout, il a de lâhumour, il est humble, ses succĂšs ne lâont pas changĂ©. » © Pascal Chantier Ces derniĂšres annĂ©es, on le croisait souvent dans les allĂ©es du marchĂ© Saint-Germain oĂč le JâGo faisait vivre une loge. Il est devenu le musicien de Saint-Germain », le troubadour dâun drĂŽle de village un peu endormi, oĂč flottent encore les fantĂŽmes de Vian et Blondin. Les gens le reconnaissent, lâinterpellent, et il leur raconte peut-ĂȘtre comment, Ă la suite dâun pari, il a traversĂ© le Sahara au volant dâune 600 Mercedes V12. Je ne cherche rien, dĂ©clare Tito. Je nâai pas besoin de plus, jâattends que ça arrive. » Un genre de philosophie, pas trĂšs Ă©loignĂ©e de la sagesse stoĂŻcienne, qui semble le rendre heureux. Il a trouvĂ© son petit paradis », un chalet au bord du lac de Hourtin, dans ce Bassin dâArcachon quâil nâa jamais vraiment quittĂ©. Il a son bateau, il pĂȘche avec son fils de 19 ans, Mathys. ChloĂ©, qui vient dâavoir un enfant, passe le voir de temps en temps. LâocĂ©an nâest pas loin, le bois Ă cĂŽtĂ© est plein de champignons ; en septembre, on entend le brame du cerf. Au moment de se quitter, Tito Ă©voque sa lecture rĂ©cente dâun livre de Bernard Moitessier, le marin qui un jour a prĂ©fĂ©rĂ© ne pas franchir la ligne dâarrivĂ©e. Il se lance, peut-ĂȘtre par mimĂ©tisme, peut-ĂȘtre pour le plaisir dâaffabuler, dans la description dâun prochain voyage en PolynĂ©sie. JâamĂšnerai ma guitare et du Noir de Bigorre. Je jouerai mes chansons et jâĂ©couterai les leur, je recevrai mes amis de passage⊠Tu viendras me voir ? » Soudain, on se prend Ă rĂȘver de corail et dâĂźlot de sable, de lagon translucide et de toit en feuilles tressĂ©es. On sâimagine la nuit autour dâun feu avec Tito qui nous raconterait des histoires. Au fait, je tâai parlĂ© de ma premiĂšre guitare que jâai achetĂ©e Ă un luthier manchot ? » Les Ă©lucubrations dâun homme soudain frappĂ© par la grĂące. Par Edouard Baer du 19 au 21 novembre Ă Odyssud.Bourvil- Tiens, vla le facteur - Paroles (Lyrics) Achetez 'Tiens, vla le facteur' et ses plus belles chansons Ă seulement 4.99⏠: ABONNEZ
Dans chaque village, on connaĂźt lÂŽfacteurCÂŽest un personnage quÂŽon porte dans son cĆurRecevoir une lettre, vous met en Ă©moiChacun sÂŽdit, peut-ĂȘtre yÂŽen a une pour moiVoilĂ pourquoi quoi quoi quoi quoi Quand lÂŽchien aboie boie boie boie boieTout le monde se dit avec joie{refrain}Tiens! voilĂ lÂŽfacteurSon pÂŽtit air est affranchiComme ses lettres et ses colisTiens! voilĂ lÂŽfacteurIl apporte le journalEt son bonjour matinalLÂŽĂ©tĂ© quand il fait beau, il vous dit il fait chaudMais quand on veut la pluie, il vous dit ça pleut aujourdÂŽhui{rires Ah! Ah!...} Tiens! voilĂ lÂŽfacteurPour garder son amitiĂ©, soyez complĂštement {rires Ah! Ah!...}Le printemps fait naĂźtre les lettres dÂŽamourEt pour les connaĂźtre, on attend toujoursMais par la fenĂȘtre, un jour le facteurVous remet une lettreZut, cÂŽest lÂŽpercepteurVoilĂ pourquoi quoi quoi quoi quoiQuand lÂŽchien aboie boie boie boie boieTout le monde se dit avec joieTiens! voilĂ facteurA cheval sur son vĂ©loA cĂŽtĂ© quand ça monte tropTiens! VoilĂ lÂŽfacteurEt pour les plis trĂšs urgentsEn courant il prend son tempsQuand il roule rapidement ce nÂŽest pas pour un urgentMais cÂŽest tout simplement parce quÂŽil est poussĂ© par le ventTiens! VoilĂ lÂŽfacteurQuand il roule un peu penchĂ©, cÂŽest quÂŽil a une lettre chargĂ©e {parlĂ© Ah! SacrĂ© facteur}Et lorsque vous restez quelques jours sans courrierChez vous quand mĂȘme il vient pour vous dire aujourdÂŽhui yÂŽa rien {rires Ah! Ah!...}Tiens! VoilĂ lÂŽfacteurVenez boire Ă ma santĂ©, vous lÂŽavez bien mĂ©ritĂ©{parlĂ© Merci bien facteur et Ă demain}ParolesLe facteur de Santa-Cruz de Henri GenĂšs. Note 5.0 /5 basĂ©e sur 38 avis. Artiste: Henri GenĂšs 1868; Chanson: Le facteur de Santa-Cruz; Langue: Français; Corriger / Editer ces paroles Ajouter des paroles sur MusiKiwi Les paroles similaires. Les chansons similaires Tiens voilĂ l'facteur de Bourvil. Dans chaque village, on connaĂźt l'facteur C'est un personnage Bourvil, de son vrai nom AndrĂ© Raimbourg, dĂ©bute sa carriĂšre artistique en 1945, avec le succĂšs de son titre, Les crayons ». Câest alors le commencement pour lui dâune trĂšs belle carriĂšre cinĂ©matographique en parallĂšle. Parmi plus de 300 chansons dâopĂ©rette et de music-hall, on retiendra quelques titres phares, tels que La Rumba du pinceau » en 47, suivit la mĂȘme annĂ©e du trĂšs cĂ©lĂšbre A Bicyclette », Salade de fruit » en 1959, C\'Ă©tait Bien » en 1961, et enfin en 1970, Pauvre Lola » que lui avait composĂ© Serge Gainsbourg ! VĂ©ritable figure emblĂ©matique du cinĂ©ma et de la chanson française, Bourvil sâest Ă©teint Ă Paris au jeune Ăąge de 53 ans, le 23 septembre 1970. Bourvil- Retrouvez toutes les paroles, musiques, chansons, textes et lyrics de l'artiste Bourvil TIENS VOILA LA COLONIALE CâĂ©tait un wagon de pines Qui revenait dâIndochine Y en avait des longues, des fines Qui pendaient par la portiĂšre Tiens voilĂ la Coloniale! Tiens voilĂ les coloniaux! Y en avait des longues des fines Qui pendaient par la portiĂšre Une bonne dame de charitĂ© En pris trois douzaines de paires Une bonne dame de charitĂ© En pris trois douzaines de paires Les posa sur la cheminĂ©e Pour se les carrer dans lâ derriĂšre Les posa sur la cheminĂ©e Pour se les carrer dans lâ derriĂšre La pâtite bonne quâavait tout vu Sâen est servi la premiĂšre La pâtite bonne quâavait tout vu Sâen est servi la premiĂšre Elle sâen est tellement foutue Quâelle sâen pĂ©ta la charniĂšre Elle sâen est tellement foutue Quâelle sâen pĂ©ta la charniĂšre Si bien que du con au cul Ce nâest plus quâune vaste orniĂšre Si bien que du con au cul Ce nâest plus quâune vaste orniĂšre Tu crois la prendre par-devant Va te faire foutre câest par-derriĂšre Tu crois la prendre par-devant Va te faire foutre câest par-derriĂšre Tu veux lui faire un enfant Vâla tout le foutre qui tombe par terre Tu veux lui faire un enfant Vâla tout le foutre qui tombe par terre Et tu dis en lâĂ©crasant Dâun mouvement de colĂšre Et tu dis en lâĂ©crasant Dâun mouvement de colĂšre Non tu ne connaĂźtras pas Le foutu con de ta mĂšre Non tu ne connaĂźtras pas Le foutu con de ta mĂšre Tu ne feras pas non plus Un militaire de carriĂšre Retour Chants Troupes De Marine 8Rmw.