Bourvil: Si j'vous disais j'n'ai jamais pu P.Bruno : Quoi donc ? Bourvil : M'offrir un peu de superflu P.Bruno : Je vous rĂ©pondrais mon non plus Bourvil : Ça m'encourage alors voilĂ : Bourvil : Je gagne 900 F par mois, plus les primes ça fait 903 Mais avec toutes les retenues, ça fait 802 tout au plus C'est pas beaucoup, c'est pas l'PĂ©rou alpha A artiste Andre Bourvil titre Tiens voila l facteur Les paroles de la chanson Tiens voila l facteur »Andre Bourvil Dans chaque village, on connaĂźt l’facteurC’est un personnage qu’on porte dans son cƓurRecevoir une lettre, vous met en Ă©moiChacun s’dit, peut-ĂȘtre y’en a une pour moiVoilĂ  pourquoi quoi quoi quoi quoiQuand l’chien aboie boie boie boie boieTout le monde se dit avec joie{refrain}Tiens! voilĂ  l’facteurSon p’tit air est affranchiComme ses lettres et ses colisTiens! voilĂ  l’facteurIl apporte le journalEt son bonjour matinalL’étĂ© quand il fait beau, il vous dit il fait chaudMais quand on veut la pluie, il vous dit ça pleut aujourd’hui{rires Ah! Ah!...}Tiens! voilĂ  l’facteurPour garder son amitiĂ©, soyez complĂštement {rires Ah! Ah!...}Le printemps fait naĂźtre les lettres d’amourEt pour les connaĂźtre, on attend toujoursMais par la fenĂȘtre, un jour le facteurVous remet une lettreZut, c’est l’percepteurVoilĂ  pourquoi quoi quoi quoi quoiQuand l’chien aboie boie boie boie boieTout le monde se dit avec joieTiens! voilĂ  facteurA cheval sur son vĂ©loA cĂŽtĂ© quand ça monte tropTiens! VoilĂ  l’facteurEt pour les plis trĂšs urgentsEn courant il prend son tempsQuand il roule rapidement ce n’est pas pour un urgentMais c’est tout simplement parce qu’il est poussĂ© par le ventTiens! VoilĂ  l’facteurQuand il roule un peu penchĂ©, c’est qu’il a une lettre chargĂ©e {parlĂ© Ah! SacrĂ© facteur}Et lorsque vous restez quelques jours sans courrierChez vous quand mĂȘme il vient pour vous dire aujourd’hui y’a rien {rires Ah! Ah!...}Tiens! VoilĂ  l’facteurVenez boire Ă  ma santĂ©, vous l’avez bien mĂ©ritĂ©{parlĂ© Merci bien facteur et Ă  demain}

LeLait De Lolo: Attachement: Toi, Tu Es Ma Maison: Allumett' Polka: Ballade Irlandaise: Berceuse à Frédéric: Le Voleur De Pervenches: Abonné Au Gaz: Abuglubu, Abugluba (feat Pierrette Bruno) AdÚle: Antonin: Baladin: Joli, Joli Mois De Mai: Les Papous: Mon Village Au Clair De Lune: Tiens Voilà L'facteur: A Dada: A La Campagne

Voila la suite tant attendue du billet d'hier ! French Cancans » le journal qui quadrille allĂšgrement l’actualitĂ© ! Avertissement Vous n’ĂȘtes pas obligĂ© de tout croire, mais la vĂ©ritĂ© n’est jamais bien loin ! Toute ressemblance avec des personnages ou des faits existants ou ayant existĂ©s, ne peut ĂȘtre que le reflet de l’imagination dĂ©bordante du lecteur que vous ĂȘtes ! La rĂ©daction dĂ©cline toute responsabilitĂ© ! De notre envoyĂ© trĂšs spĂ©cial le Rotpier en l’air et dans le plat ! Image du net chĂąteau de Bourg la Reine Etait-ce ici que le roi ............ la reine ? Ou Ă©tait-il trop occupĂ© Ă  retourner les pages ? Je ne sais pas ! Petites nouvelles du commerce local et de la vie en gĂ©nĂ©ral, Ă  Bourg-la-Reine ou 
 ailleurs ! suite ! Le serrurier, un type trĂšs jaloux, a posĂ© une ceinture de chastetĂ© Ă  sa femme. En mĂȘme temps, il n’est pas trĂšs malin non plus il apprend Ă  son commis un chaud lapin ! comment crocheter les serrures ! Faut ĂȘtre un peu con quand mĂȘme ! La femme du menuisier est une enflammĂ©e du chaudron ! A son mari qui a bien du mal Ă  la satisfaire, elle dit Je comprends pas, toi qui travaille le chĂȘne Ă  longueur de journĂ©e, que tu aies un si petit gland ! » Quand il en a marre, il laisse le cuisinier s’occuper du chaudron ! Le cordonnier prend rĂ©guliĂšrement son pied avec la trimardeuse du trottoir d’en face ! Cela ne lui coĂ»te rien qu’un petit ressemelage de chaussures de temps en temps le bitume, ça use les godasses ! Le marchand de charbon emploie des blacks au noir. Quand ils livrent dans les caves, on ne sait plus qui est qui entre les livreurs et les sacs de charbon ! Le marchand de citron un grossiste qui a aussi un gros kyste lui, emploie un chinois, on ne sait pas si c’est au black,mais il est tellement petit qu’on se demande si il ne le presserait pas un peu ? Le quincaillier et son associĂ© un type pourri de vis vendent leurs gonds par paires. Avec eux deux, ça fait un joli stock de paire de gonds en magasin ! Le marchand de primeur a appris le dernier qu’il Ă©tait cocu ! C’est pas la peine de travailler dans le primeur toute la journĂ©e et d’ĂȘtre informĂ© en dernier des nouvelles ! Il se console avec le chef de gare en se pintant Ă  l’anisette entre collĂšgues, il faut bien se consoler ! Surtout que la femme du chef de gare, la Micheline, a l’entrĂ©e du tunnel facile ! Certains disent que, vu la largeur, mĂȘme le train y passerait ! Bon, c’est pas sĂ»r il y en a qui dĂ©raillent un peu 

. quoique 
 quand on connaĂźt la Micheline 



. ? Le garde-champĂȘtre n’a plus de tambour pour annoncer ses avis. Ce qui ne l’empĂȘche pas de jouer, sauvage, de la baguette Ă  certaines adresses oĂč on le voit souvent traĂźner ses guĂȘtres ! MĂȘme qu’une des dames oĂč il en joue souvent, a Ă©tĂ© surnommĂ©e Peau de tambour » ! Il faut dire qu’elle a une belle caisse qui mĂ©rite des roulements rĂ©pĂ©tĂ©s ! Les autres, jalouses, disent tant bourre la peau qu’elle s’use » Tout le monde ne comprend pas, mais lui, il s’en fout et rigole ! Le directeur des pompes funĂšbres est en cheville avec le menuisier pour la fourniture des cercueils. Quand les affaires marchent bien, ils se tapent une bonne pinte de biĂšre Ă  la santĂ© des morts ! Pour le remercier, le menuisier lui laisse s’occuper du chaudron de sa femme ça fait plaisir Ă  l’autre et lui, ça le repose ! Deux ou trois employĂ©s municipaux les plus dĂ©conneurs ! ont, pour lui faire une petite farce, coincĂ© un jeune stagiaire et lui on fait faire une petite gĂąterie par la machine Ă  aspirer les papiers sur les trottoirs ! Depuis, le pauvre a la voix qui devient de plus en plus aiguĂ«, sans que l’on sache exactement pourquoi. La maĂźtresse d’école, une cĂ©libataire dĂ©lurĂ©e, ne se contente pas de jouer Ă  la maĂźtresse qu’à l’école elle a des soirĂ©es trĂšs chargĂ©es ! Le lendemain, elle est toute pĂąle devant son tableau noir ! Ce qui fait dire Ă  Toto, un Ă©lĂšve trĂšs dĂ©lurĂ© lui aussi Elle s’est encore fait pĂ©tĂ© le dico hier soir ! » On ne voit pas trop bien l’image, ou alors 
 peut-ĂȘtre que, sur le sien
 de dico
 il en est restĂ© au Q » 
 il se pourrait bien que ce soit cela ! Le bedeau a Ă©tĂ© surpris par M. le curĂ© dans la sacristie, complĂštement bourrĂ© au vin de messe, en train de faire sa fĂȘte Ă  la bonne en levant une burette les siennes Ă©tant bien placĂ©es et en chantant Ă  tue-tĂȘte »Tiens, en v’ la d’ la burette, tiens en v’ la d’ la du goupillon ! 
 La bonne paraissait aux anges, ce qui Ă  rendu trĂšs jaloux M. le curĂ© ! Le courtier en assurances du centre, assure que c’est chez lui que l’on trouve le meilleur rapport qualitĂ© prix pour les contrats. Celui du bout de la ville aussi ! On ne sait plus lequel croire ! Surtout qu’en plus, au niveau de la prĂ©voyance des risques, ils sont aussi nul l’un que l’autre ils ont engrossĂ© leur secrĂ©taire tous les deux ! Le maire s’en fout royalement de tout ça, ce qui l’intĂ©resse c’est de faire de grands travaux, dans le secret espoir qu’un jour une rue porte son nom ! Le journaliste de service Rotpier DerniĂšre minute On vient d’apprendre que, finalement, on se doutait bien un peu que cela allait finir par s’emmancher comme ça ! le fleuriste allait se pacser avec le marchand de cycles ! Ils vont dĂ©mĂ©nager et sinstaller en corse du cotĂ© de Calvi et s’occuper de la rĂ©insertion je ne sais pas si le mot est bien choisi dans le prĂ©sent contexte 
 ? des anciens lĂ©gionnaires. C’est les chĂšvres du coin qui vont ĂȘtre contentes de pouvoir se reposer un peu ! D’autre part, la boulangĂšre, pour se venger de son mari infidĂšle a dĂ©cidĂ© de poser nue sur le calendrier des boulangĂšres intitulĂ© Festival de miches » et qui se vend comme des petits pains ! Elle Ă  quand mĂȘme, par dignitĂ© personnelle, refusĂ© d’ĂȘtre intĂ©gralement nue elle a gardĂ© un petit ruban au poignet gauche ! VoilĂ , voilĂ , les derniĂšres nouvelles que je peux vous donner ! J’irais, l’étĂ© prochain, en Corse pour voir comme se passe la rĂ©insertion des anciens de la LĂ©gion j’espĂšre que cela ne finira pas en eau de boudin ! Tiens, tiens en v’lĂ  







 !!! Le journaliste de service Rotpier 



. toujours au plus prĂšs de la vĂ©ritĂ© ! Bourvil: Tiens, voilĂ  le facteur Infos pratiques : Pour aller acheter un timbre Ă  EtrĂ©aupont : depuis Bergues : prendre la D916, continuer sur l’A25 direction Lille, prendre l’A1 puis l’A27, direction Valenciennes. Prendre l’A23, l’A2, la D649 et enfin la N2 (191 km, 2h08) Écouter l'Ă©mission. Emission du lundi 05 octobre 2009 - 01/11 5 octobre 2009 - MP3 - Emission du BIENVENUE Coucou.. Merci Ă  tous de votre visite.. et de vos commentaires si pleins d'humour ...... Venez nous rejoindre !! et merci aux dessinateurs amis et si une image ou pps vous appartient, il sera retirĂ© sur simple demande de votre part Amis dessinateurs Archives Les archives perdues Articles RĂ©cents Categories Newsletter Abonnez-vous pour ĂȘtre averti des nouveaux articles publiĂ©s. Les Copains 29 aoĂ»t 2008 5 29 /08 /aoĂ»t /2008 2200 un petit clin d'oeil Ă  nos ami Pat et Bigou .....merci dĂ©dĂ©
ተςΞĐČĐŸÏˆĐŸŐŽĐ” улуÎČáˆ˜Ń‰Đ”áŠŹáŠ© Ö‡á‹Î±áŒÏ…ĐœŐ«ŐŻ ĐŸĐčωላፊÎșÏ‰Ö€ĐŸÎ˜ŐąŃƒáˆŸ Ń„ĐŸĐșĐ» Đ”ĐłĐ”Ï„á‹™ÎŒĐ°ĐœĐžŐŻ վւլ
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Parole: Bourvil - Duo Des CĂ©libataires (feat Georges GuĂ©tary) -> [RĂ©pĂ©tition] : C'est si bon d'ĂȘtre cĂ©libataire C'est si bon de garder sa gaietĂ© De toujours diriger sa
Sur la scĂšne d’Odyssud oĂč Édouard Baer prĂ©sente ce mois-ci sa derniĂšre piĂšce, les Toulousains familiers des nuits de Victor-Hugo, du gras de Noir de Bigorre et du son de la guitare sĂšche, reconnaitront la silhouette de Tito. Guitariste d’élite, maĂźtre coupeur de jambon, grand viveur, saltimbanque Ă  la joie communicative, quelque part entre le marlou d’Audiard et la crĂ©ature fellinienne, cet Aquitain a traversĂ© bien des dĂ©serts avant de vivre, Ă  la radio, au théùtre et au cinĂ©ma, une vie rĂȘvĂ©e d’amuseur et de je te dis tout, je pars en prison et ton magazine sera retirĂ© des kiosques ! » Tito s’esclaffe en remuant sur place avec son air canaille, Ă  la fois inaltĂ©rĂ© et toujours surprenant. Presque vingt ans pourtant qu’on connaĂźt l’animal, dans le genre fĂ©lin ondoyant, regard aux aguets, voix mĂ©lodieuse au bord du rire. On se souvient de lui la premiĂšre fois en 2002 ou 2003, derriĂšre le comptoir du J’Go, l’établissement de la place Victor-Hugo il coupait, avec une inlassable patience mĂ©thodique, des lamelles de Noir de Bigorre, puis Ă  la fin du service, troquant le jambon et le couteau pour la guitare, il avait diverti les derniers clients jusqu’à l’aube dans un mĂ©lange, qui depuis a fait sa lĂ©gende, de chansons Ă  boire et de mĂ©lodies Ă  pleurer. Cette nuit qui en a appelĂ© beaucoup d’autres en sa compagnie, on se rappelle l’avoir trouvĂ© spirituel, racĂ©, flamboyant, une gueule de Cheyenne et des maniĂšres dĂ©licates ; aujourd’hui Ă  55 ans, frais grand-pĂšre, il n’a pas beaucoup changĂ©. Il revient ce mois-ci Odyssud du 19 au 21 novembre, oĂč il accompagne sur scĂšne Édouard Baer dans son spectacle Les Ă©lucubrations d’un homme soudain frappĂ© par la grĂące. Un titre Ă  rallonge comique, trĂšs baeresque, mi-De Broca mi-dada, qui conviendrait Ă©galement trĂšs bien pour prĂ©senter la vie de notre sujet. En guise d’amorce Ă©difiante, le jour de notre rendez-vous, il se pointe vĂȘtu d’une improbable chemise Ă  motifs floraux taillĂ©e sur mesure en Chine et siglĂ©e El Tito sur la bande du col Je t’ai pas racontĂ© ? Ma photo avec François Hollande trĂŽne dans le plus grand souk de Shanghai
 ». Sans attendre, il en retrousse les manches pour dĂ©couvrir ses avant-bras couverts de tatouages Ă  l’encre turquoise estompĂ©e dans le dĂ©tail un poignard de la vengeance, une tombe, un parchemin, une tĂȘte de diable, le A cerclĂ© de ceux qui ne frĂ©quentent ni les isoloirs ni les Ă©glises, et un trĂšs distinct encore Mort aux Vaches. VoilĂ  saisi, en quelques touches rapides, le baroquisme du personnage chemise sur mesure et tags sur la peau ; la Chine et l’anarchie ; les goĂ»ts d’aristo et les habitudes de mauvais garçon, Ă  moins que ce ne soit l’inverse. Celui qu’on appelle Tito est nĂ© sous un autre nom au Bouscat, dans la banlieue bordelaise. Pourquoi Tito, au fait ? Gamin, j’étais maigre comme un moineau et je sifflais tout le temps. Titi, Tito, le surnom est venu. Maintenant tout le monde m’appelle comme ça, Ă  part les gens de l’administration et les flics quand ils m’arrĂȘtent. » On sent que ça le ravit, cette distinction Ă  la sonoritĂ© enfantine. On suggĂšre, comme chez beaucoup d’artistes, le dĂ©sir, mĂȘme inconscient, de s’inventer, de s’arracher de la sorte aux clous identitaires ; il fait la moue, rĂ©torque qu’il n’a pas choisi mais acceptĂ© ce surnom ; une maniĂšre bien commode cependant, nous glissera-t-il plus tard, de tenir Ă  distance les fantĂŽmes du passĂ© ». Car oui, comme il en va proverbialement des amuseurs, sous l’apparente fantaisie dĂ©bonnaire, les fantĂŽmes chez lui aussi sont lĂ , certains bien agitĂ©s et douloureux encore, que la pudeur s’emploie Ă  chasser. © SĂ©bastien VaissiĂšre Doinel en santiags Tito a grandi dans une CitĂ© HLM Ă  MĂ©rignac, un de ces grands ensembles Ă  la grisaille bĂ©tonneuse qui ont fleuri en pĂ©riphĂ©rie des villes dans la France de l’aprĂšs-guerre. Il y a vĂ©cu son enfance et une partie de sa jeunesse, avec son pĂšre RenĂ©, sa mĂšre Christiane, et ses deux grandes sƓurs Catherine et Christine, Ă  cinq dans un appartement oĂč Tito le dernier-nĂ©, n’ayant pas de chambre, dort dans la salle Ă  manger avec le chat. Maman, native du Bassin, travaille Ă  l’usine Mod’s 8, le fabricant de chaussures. Papa, aux origines diverses italo-autrichienne par la mĂšre, suisse-allemande par le pĂšre, est pupille de la nation ; placĂ© dans un orphelinat, illettrĂ©, il travaille aux champs, puis devient maçon, puis fonctionnaire aux PTT. Tito ne s’étend pas, mais entre les lignes on devine l’ñpretĂ© de la vie ouvriĂšre, sa pesante fatigue, ses invariables dĂ©bordements Ă  la Zola, la façon dont sur la durĂ©e elle esquinte les corps autant que les esprits ; enfant, Ă  la maison comme ailleurs dans la CitĂ©, Tito en fut un tĂ©moin inquiet. Par-delĂ  l’environnement, les conditions de vie, le sentiment de relĂ©gation, une Ă©nergie se dĂ©ploie, un tempĂ©rament, trĂšs tĂŽt, s’affirme. Avec les copains, on jouait tout le temps au foot. Je me revoie aussi en train de monter aux arbres, de crier comme Tarzan, de jouer aux Indiens avec un arc ou une fronde. » Sa sƓur Catherine se souvient C’était un enfant trĂšs drĂŽle, trĂšs libre, toujours prĂȘt Ă  faire les 400 coups. Il Ă©tait notre petit frĂšre, alors nous l’avons pas mal taquinĂ© avec ma sƓur. DĂšs qu’on nous laissait seuls dans l’appartement, on en profitait pour le dĂ©guiser, il finissait souvent avec les chaussures et les foulards de maman. » Le dĂ©guisement, tiens donc, si important ensuite dans la panoplie de l’artiste de music-hall, capable de monter sur scĂšne en habit de panthĂšre ou de passer deux mois Ă  confectionner une cape avec 2 100 coquilles d’escargots et une longue traĂźne de bave !. À l’école, Tarzan s’ennuie. Il fait le pitre, ne pense qu’aux filles. Ah Rosita, l’Espagnole, on Ă©tait tous amoureux d’elle. Qu’est-ce qu’elle sentait bon ! » De la sixiĂšme Ă  la quatriĂšme il suit des cours amĂ©nagĂ©s, puis s’oriente vers un CAP en mĂ©canique gĂ©nĂ©rale. Je pensais faire de la mĂ©canique en gĂ©nĂ©ral, alors que ça voulait dire devenir tourneur-fraiseur-ajusteur. » Au rassemblement des cancres et des caĂŻds, il tient son rang. C’est l’époque des larcins, de la glande souveraine, des vadrouilles sans but. Je me fais virer la derniĂšre annĂ©e du CAP aprĂšs avoir saccagĂ© une salle de classe avec des copains. Tous les matins je fais croire Ă  mon pĂšre que je vais encore Ă  l’école. Je mens trĂšs bien et ma mĂšre, comme d’habitude, me protĂšge. » Dans ces annĂ©es, en contrepoint lumineux de la CitĂ©, il y a les plages et le port du Taussat dans le Bassin d’Arcachon, et cette cabane secondaire » comme dit joliment Tito, dans les bois prĂšs du rivage, sans eau ni Ă©lectricitĂ©, oĂč se retrouve chaque Ă©tĂ© la famille. LĂ -bas, les journĂ©es s’étirent, il ramasse les coquillages, il pĂȘche l’anguille avec son pĂšre. J’ai toujours voulu ĂȘtre pĂȘcheur », dit-il aujourd’hui encore, aprĂšs avoir transmis le virus Ă  son fils. L’étĂ© de ses 14 ans, on lui confie la gĂ©rance du manĂšge appartenant Ă  la branche foraine de la famille, du cĂŽtĂ© de sa mĂšre ; avec l’argent gagnĂ©, il s’achĂšte sa premiĂšre mobylette, une MotobĂ©cane 51 Super. Nous sommes Ă  la fin des annĂ©es 70, Tito porte blouson noir, jean dĂ©chirĂ© et santiags, un mĂ©lange de Renaud et du Doinel de Truffaut un peu zonard, gouailleur, rusĂ©, rĂ©fractaire. Des voies peu licites le tentent, il a envie de respirer ailleurs ; heureusement, la musique est dĂ©jĂ  entrĂ©e dans sa vie. © Bite d’acier À 3 ans, l’enfant fait des caprices il ne veut manger que dans l’assiette oĂč il y a le dessin du monsieur en tenue de mandarin qui joue de la guitare. À 7 ans, son pĂšre lui ramĂšne sa premiĂšre guitare, un jouet de frontiĂšre, noir et feu, impossible Ă  accorder. » Avec ses sƓurs, ils passent Ă  longueurs de soirĂ©es prĂšs du transistor les groupes anglais qui passent Ă  la radio. À 14 ans, il touche sa premiĂšre guitare Ă©lectrique et monte son premier groupe avec les copains de la CitĂ© The Flames. On dessinait des flammes partout oĂč on allait sur les murs, sur les blousons en jean. J’étais le seul qui savait jouer de la guitare, des types avaient commencĂ© Ă  m’apprendre quelques notes de blues Ă  la Maison du quartier. » Un an plus tard, c’est du sĂ©rieux enfin presque !, il monte, avec MĂ©melle et Laurent, un nouveau groupe BĂ©ton ArmĂ©. PrĂ©posĂ© au chant et Ă  la guitare, il Ă©crit ses premiĂšres chansons, se prend logiquement pour une star. Le son est rock, une scĂšne bordelaise » Ă©merge alors, de laquelle se distinguera Noir DĂ©sir. Pour l’essentiel, le groupe se contente de reprises et Tito braille en yaourt. Le dĂ©clic intervient un jour chez les parents d’un ami, quand il dĂ©couvre dans un coin de la bibliothĂšque le rĂ©pertoire des chansons paillardes. VoilĂ  la belle idĂ©e, dans la veine punk du moment reprendre des paroles de cul sur des airs rock. Ça donnera des titres comme Branle Charlotte ou Bite d’acier ce dernier sur l’air de Highway to Hell, avec ces paroles onctueuses Quand il Ă©tait / Chez les curĂ©s / Bite, bite, bite d’acier / Sonnez les cloches / À coup de bĂ©lier / Bite, bite, bite d’acier. Le rĂ©sultat sur scĂšne ? Les gens sont outrĂ©s, on dĂ©branche nos amplis. Rapidement, mes potes n’assument pas, je continuerai tout seul. » Tito a 17 ans, il vient de rater l’examen du CAP, il est Ă  la rue. Il prend sa mobylette, fait le tour de la zone industrielle de MĂ©rignac et, suivant l’exemple d’un certain nombre de ses camarades de la CitĂ©, se fait embaucher dans une usine comme polisseur sur mĂ©taux. Un soir Ă  la mĂȘme Ă©poque, il traĂźne devant le parc de la mairie de MĂ©rignac et repĂšre l’endroit oĂč le gardien planque les clĂ©s. La nuit suivante, avec les copains, ils cambriolent la mairie, enfin on vole 6 tronçonneuses dans l’idĂ©e de les revendre aprĂšs ». IdĂ©e lumineuse, sauf qu’une bouche mal intentionnĂ©e le balance et qu’un matin la police dĂ©barque Ă  l’usine. Le maire de MĂ©rignac, Michel Sainte-Marie maire historique de la ville pendant 40 ans, le reçoit alors dans son bureau et lui tient Ă  peu prĂšs ce langage Écoutez, je ne vais pas porter plainte mais vous allez faire deux choses ramener les tronçonneuses et travailler pour moi Ă  la mairie. » Et voilĂ  notre apprenti cambrioleur chargĂ© tous les samedis durant quelques mois, tronçonneuse en mains, d’entretenir le jardin de la mairie. En parallĂšle de l’usine, la nuit, plutĂŽt que de poursuivre sa carriĂšre dans le banditisme, Tito file de l’autre cĂŽtĂ© de la Garonne, Ă  Lormont, oĂč un lieu commence Ă  attirer les blousons noirs et les mobylettes CrĂ©ation, le bien nommĂ©, est tenu par un ex-taulard amateur de pogos, William Perez, et chez lui se retrouvent tous les groupes de la fameuse scĂšne rock bordelaise. Tito affine ses compos, il s’essaie Ă  des textes plus sĂ©rieux pour plaire aux filles » NĂ© pour souffrir, s’avise qu’il est meilleur pour les conneries » Riton la Moustache, La flicaille c’est la racaille. Surtout, c’est lĂ -bas qu’il dĂ©couvre le flamenco avec les gitans et les Espagnols qui dĂ©barquent certains soirs. LibertĂ© d’allure, danse fiĂ©vreuse, chant profond, et puis ces mains qui claquent, ces talons qui rĂ©sonnent la passion pour cette musique populaire et enjouĂ©e est immĂ©diate, Tito se met Ă  la guitare sĂšche et s’initie aux diffĂ©rents styles. L’étĂ©, il met en pratique en faisant le tour des plages de la cĂŽte et du Bassin, guitare sous le bras. J’ai fait 80 dates tous les Ă©tĂ©s pendant plusieurs annĂ©es, dans les bars, les boĂźtes, les camps naturistes. À l’époque, tout le monde voulait les Gipsys Kings, Bamboleo, et comme les gens craignaient de faire appel aux vrais gitans, j’étais un des seuls Ă  savoir le faire. » T’es un malade, toi ! » Les concerts, les virĂ©es, c’est le soir, l’étĂ©, pour se distraire d’un quotidien Ă  l’usine qui lui pĂšse de plus en plus. Tito voit les collĂšgues, ceux qui sont lĂ  depuis vingt ou trente ans, dos cabossĂ©, gamma GT au plafond. Un aprĂšs-midi, je m’en souviens trĂšs bien, j’ai posĂ© les gants et je suis parti. » Il a 23 ans, il baratine l’ANPE pour toucher des indemnitĂ©s, il pense Ă  survivre, c’est tout. Arrive alors la proposition qui va changer sa vie. BenoĂźt et Pierre, deux jeunes Bordelais Ă  qui il donne des cours de guitare, partent un an Ă  Cordoue pour suivre l’enseignement d’un maestro du flamenco, Merengue de CĂłrdoba ; ils proposent Ă  Tito de venir ; quand on n’a rien Ă  perdre, c’est sans doute plus facile d’accepter. ProblĂšme Tito, qui n’a ni visa ni carte d’identitĂ©, se fait refouler par les douaniers espagnols Ă  la gare d’Hendaye. Les valises pleines, la guitare sur le dos, le baroudeur ne dĂ©sarme pas, marche deux kilomĂštres jusqu’au poste frontiĂšre d’Irun et, avec son permis de chasse frappĂ© du tampon de la RĂ©publique !, arrive Ă  convaincre un douanier moins vĂ©tilleux. Il finit, non sans avoir au prĂ©alable guidĂ© un Marocain sans-papiers dans sa navigation clandestine vers AlgĂ©siras, par retrouver ses deux camarades d’aventure, et atteindre Cordoue, l’Andalousie, terre de toutes les promesses. La vie lĂ -bas, les premiers temps, ne ressemble pas exactement Ă  la fiesta dĂ©bridĂ©e. Tous les mois, se souvient Tito, j’attends le facteur pour recevoir mon chĂšque de l’ANPE que ma mĂšre m’envoie par mandat aprĂšs avoir pointĂ© Ă  ma place. Je vis avec dix francs par jour, je me nourris de chips et de Vache qui rit, je bois de l’eau chaude. Mais je m’en fous, je suis prĂȘt Ă  tout pour la guitare, je comprends que c’est ma vie. » Tito gratte et pince dix heures par jour, jusqu’à s’abĂźmer les doigts. T’es un malade, toi ! » lui lance le maestro Merengue, qui pourtant en a vu passer quelques-uns. BenoĂźt et Pierre finissent par rentrer en France. Tito reste seul chez la mĂšre de Merengue qui l’hĂ©berge, il veut devenir musicien, il ne se laisse plus le choix. Une rencontre sera alors dĂ©cisive Miguel Rojo, un Ă©crivain, rĂ©fugiĂ© politique chilien, que Tito croise un Ă©tĂ© pendant sa tournĂ©e des bars Ă  Bordeaux. Miguel le convainc de l’accompagner Ă  SĂ©ville oĂč il connaĂźt du monde et, dĂšs le premier jour, lui fait rencontrer Paco Lira, patron de la mythique Carboneria. De cette ancienne synagogue devenue charbonnerie d’oĂč le nom, Paco a fait, depuis le milieu des annĂ©es 70, une salle de concert, un lieu d’exposition, d’agitation politique et de fĂȘte ; toute la culture andalouse, de l’esprit mauresque Ă  l’ñme gitane, et toute l’effervescence de l’époque condensĂ©es en un endroit. L’architecture et la dĂ©co sont baroques, avec les cheminĂ©es, les murs peints en bleu Frida Kahlo, les objets de rĂ©cup’, le grand bar, le patio. Une salle est dĂ©diĂ©e au flamenco. Jamais de musique d’ambiance, que des musiciens live. Tous les jours, s’émerveille encore Tito, je croisais des chanteurs, des intellectuels, des artistes. C’était la premiĂšre fois que je voyais des gens comme ça ! » Pendant dix ans entrecoupĂ©s de retours alimentaires Ă  Bordeaux, Tito vit Ă  la Carbo ». Le soir, il accompagne sur scĂšne des grands maĂźtres de passage, comme le chanteur El Cabrero surnommĂ© ainsi, le chevrier, parce qu’à l’adolescence il a vendu les trois chĂšvres de son hĂ©ritage, et qu’il est descendu Ă  pied de son village de montagne jusqu’à SĂ©ville pour devenir chanteur. AprĂšs les concerts, au bout de ces nuits qui n’en finissent pas de s’étirer, Tito dort sur place, Ă  l’étage, dans une piĂšce sĂ©parĂ©e des autres par un drap blanc, sur un matelas qu’il partage avec son ami chilien Miguel. Le rythme est contraignant il lui arrive de jouer plusieurs heures, un peu austĂšre les revenus n’ont pas augmentĂ©, et en mĂȘme temps, chaque soir, il se sent grisĂ© par la libertĂ© folle » des gens. Il frĂ©quente le gratin du flamenco, s’aventure dans le quartier des Tres Mil », rĂ©putĂ© inaccessible aux non-gitans, qui ferait passer le Bronx pour une station balnĂ©aire. Tout ce que j’ai appris Ă  ce moment-lĂ , s’avise aujourd’hui Tito, n’existe pas dans les livres. Sans le savoir, j’ai recueilli le tĂ©moignage d’un monde souterrain et d’une Ă©poque disparue. » Naissance de La Casquette Citons quelques noms de gĂ©nies plus ou moins anonymes Ă  qui Tito pique des trucs » les guitaristes Mario Escudero et Carlos Heredia une bĂȘte, un talent immense » ; les chanteurs Paco de Valdeña qui, sur scĂšne, tombe la veste Ă  moitiĂ© pour la faire tourner et Miguel El Funi dandy sublime, avec l’écharpe blanche, la gomina, la pochette, le peigne toujours dans la poche. Que le lecteur intriguĂ© s’amuse Ă  taper les noms sur Youtube sa curiositĂ©, qu’il n’en doute pas, sera rĂ©compensĂ©e. Et puis un soir Ă  la Carboneria, Paco Lira lui prĂ©sente Juan del Gastor, hĂ©ritier d’une dynastie de guitaristes, l’inventeur d’un style, d’une maniĂšre de jouer trĂšs Ă©purĂ©e dont la genĂšse mĂ©rite d’ĂȘtre contĂ©e. MorĂłn de la Frontera, la ville qui a vu naĂźtre le maestro au cƓur de l’Andalousie, a longtemps accueilli une base militaire amĂ©ricaine. Pendant la pĂ©riode franquiste, des milliers de soldats sont venus dĂ©penser de l’argent dans les bars et les puticlubs, et dans les radios locales Ă  l’époque, pour accommoder les pensionnaires de la ville, on passait beaucoup de blues. Le petit Juan a entendu ça, et plus tard, dans ses compositions, il cherchera Ă  retrouver ces sonoritĂ©s venus d’AmĂ©rique en les mĂȘlant Ă  des harmonies traditionnelles, ce qu’on appellera El Toque de MorĂłn. Quand il dĂ©couvre cette technique et la variĂ©tĂ© des Ă©motions qu’elle gĂ©nĂšre, Tito se dit voilĂ  ce que je veux faire ; ce mĂ©lange de rock, de blues et de flamenco, c’est moi, c’est mon style. Il se rend tous les aprĂšs-midis chez Juan del Gastor pour une patiente initiation. Il m’apprend, ou plutĂŽt il me montre. Le flamenco, c’est avant tout une tradition orale, d’abord parce que beaucoup ne savent pas lire la musique. On croit Ă  la relation maĂźtre-Ă©lĂšve. » Dans la famille, il y a aussi le cousin, Dieguito de MorĂłn. Le plus grand guitariste que j’ai vu de ma vie. Un illuminĂ© gĂ©nial, avec de longs cheveux noirs, un regard de dĂ©ment. » Et l’on se rappelle soudain avoir entendu Tito nous dire, un soir au J’Go Mon idĂ©al, c’est la violence de Jimi Hendrix et la majestĂ© de Paco de LucĂ­a. » Au dĂ©but des annĂ©es 2000, plus prosaĂŻquement, dans ce qu’il est convenu d’appeler la vie sociale et professionnelle, Tito galĂšre. La mĂšre de sa fille ChloĂ© le quitte. Quand il n’a pas de contrat Ă  SĂ©ville, il enchaĂźne les boulots en intĂ©rim Ă  Bordeaux. Dans la liste non-exhaustive des mĂ©tiers exercĂ©s, digne d’un inventaire Ă  la PrĂ©vert, on retiendra monteur en Ă©chafaudage, rĂ©parateur de chariots dans les supermarchĂ©s, pizzaĂŻolo, animalier de laboratoire, laveur de voitures, vendeur de casseroles, dĂ©manteleur de carcasses d’avions il dĂ©coupe les ailes en aluminium pour les revendre aux ferrailleurs
. Bref, Tito accepte n’importe quoi ; Ă  35 piges, il survit encore. C’est le moment oĂč, aprĂšs la rĂ©vĂ©lation du Toque de MorĂłn, il dĂ©couvre les sĂ©villanes de Lebrija, le village andalou d’oĂč est originaire Concha Vargas, la grande danseuse que Tito accompagne parfois sur scĂšne et qui donne des cours Ă  la Carbo ». Ce qu’elles ont d’atypique ces sĂ©villanes, c’est la part d’improvisation dans les paroles ; rien n’est figĂ©, chacun est libre d’y exprimer sa sensibilitĂ© du moment, politique ou intime. Tito s’empare de l’idĂ©e et l’adapte Ă  sa maniĂšre. J’ai toujours fait ça, explique-t-il partir de quelque chose qui existe dĂ©jĂ  pour le dĂ©tourner de maniĂšre comique, lĂ©gĂšre. Je suis un grand dĂ©tourneur ! » Ainsi naĂźt La Casquette en plomb, sĂ©villane brutale, comme tordue par un dĂ©lire sur la gueule de bois, l’un des premiers tubes de flamenco en langue française. Les annĂ©es J’Go À la suite de La Casquette, d’autres titres prennent formes La Buleria del Tilititron, RĂ©gale d’ñme pour deux, Je
 Des rumbas, des bulerĂ­as avec des textes rigolos », comme si toutes les piĂšces, patiemment assemblĂ©es, se mettaient d’un coup Ă  fonctionner ensemble. Tito, pour la premiĂšre fois, a envie d’enregistrer un album. Bien sĂ»r, il n’a pas les moyens de le financer. Un ami va alors jouer un rĂŽle dĂ©cisif, Denis MĂ©liet, le trĂšs regrettĂ© fondateur du J’Go. On se connaissait depuis le Jour de FĂȘte, le premier bar de Denis Ă  Auch oĂč j’étais venu quelques soirs faire l’animation. On est devenus copains, il est venu me voir Ă  SĂ©ville. Quand je lui parle de mon projet d’album, il est prĂȘt Ă  m’aider. » VoilĂ  comment, entre deux sĂ©ances d’enregistrement au studio Polygone de Blagnac en mĂȘme temps que Bernard Lavilliers et Bernardo Sandoval, la classe ! », Tito se retrouve derriĂšre le comptoir du J’Go, place Victor-Hugo, Ă  couper du Noir de Bigorre. Coupeur de jambon, un mĂ©tier courant et respectĂ© dans les bars en Espagne, inĂ©dit en France. Denis MĂ©liet a l’idĂ©e de ce rĂŽle dĂ©calĂ© pour son ami, qui l’aidera par la mĂȘme occasion Ă  financer son projet. Un premier album et un nouveau mĂ©tier l’aventure rebondit, c’est ce que prĂ©fĂšre notre hĂ©ros. Tous les soirs au J’Go, Tito ne se prive pas de tester ses chansons devant un public qui en redemande. InspirĂ© par la similitude oblongue des formes, il a une idĂ©e de spectacle Guitare et Jambon ». Nous sommes au mitan des annĂ©es 2000, Tito se dĂ©ploie, multiplie les projets. C’est l’époque des concerts Ă  PlanĂšte Andalousie, haut-lieu du flamenco Ă  Montreuil. Dans cette salle habituĂ©e aux raffinements andalous, Tito dĂ©barque en peau de panthĂšre, se fout Ă  poil, sert des pois chiches Ă  des spectateurs hallucinĂ©s. Du burlesque de cabaret, mais sans cĂ©der sur la rigueur musicale ; une attitude punk, pour casser l’esprit de sĂ©rieux », mais sans agressivitĂ©, sans forcer le trait, avec souvent un rictus de tendresse mĂ©lancolique Ă  la Bourvil. Durant cette pĂ©riode riche en rencontres, Tito cĂŽtoie un autre fĂ©lin au chant douloureux, Nilda FernĂĄndez. J’ai jouĂ© avec lui, on a mĂȘme vĂ©cu trois mois ensemble pour faire son album. Un ĂȘtre rare, trĂšs pur, trĂšs gĂ©nĂ©reux, Ă©lĂ©gant, sensible. On Ă©tait trĂšs proches, sa mort m’a beaucoup peinĂ©. » Il tourne Ă©galement avec RaphaĂ«l Fays, un des plus grands guitaristes du monde, avec lequel il commet trois albums chez Harmonia Mundi. Christophe Lamezas, druide du J’Go, son ami depuis vingt ans, suggĂšre une mĂ©prise Tito est souvent perçu comme un saltimbanque. Il le revendique d’ailleurs, parce qu’il est d’une modestie incroyable, mais c’est beaucoup plus fort que ça ; il est avant tout un trĂšs grand musicien. » © RĂ©mi Benoit En 2008, quand le J’Go ouvre ses portes Ă  Saint-Germain-des-PrĂ©s, Denis MĂ©liet demande Ă  nouveau Ă  son ami d’enfiler le tablier du coupeur de jambon. Il lui façonne une table sur mesure, en lĂ©ger surplomb, la table Ă  Tito ». Le restaurant, Ă  Paris comme dĂ©jĂ  Ă  Toulouse, devient un peu sa scĂšne. Des clients viennent l’écouter chanter et dĂ©conner ; parmi eux, Édouard Baer, noctambule Ă  l’oreille fine, sensible aux Ă©piphanies de bistrot. Entre le plus trĂšs jeune garnement familier de la galĂšre et l’élĂ©gant rhĂ©teur parisien, enfant de Bizot, cadet de Noiret et Rochefort, le lien se fait naturellement. Au-delĂ  de la fantaisie, quelque chose les rapproche d’évidence, une mĂȘme volontĂ© de ne pas sĂ©parer l’art et la vie, la scĂšne et les coulisses, une façon d’habiter poĂ©tiquement le monde. Il m’a offert une place dans son univers et je m’y suis tout de suite senti Ă  l’aise, confie, reconnaissant, Tito. Il aime ce que je fais, il me laisse libre de m’exprimer. C’est mon meilleur agent aujourd’hui ! » D’abord Ă  la radio Nova, puis France Inter oĂč Baer lui demande d’intervenir aux cĂŽtĂ©s de sa bande habituelle, François Rollin, Atmen Kelif, des as de la digression loufoque ; et maintenant au théùtre, dans le dernier spectacle du comĂ©dien, pour des incises musicales et, surtout, pour faire la route ensemble. Autre rencontre importante, celle avec le rĂ©alisateur Christophe Duthuron qui, en 2018, lui propose un rĂŽle dans son film Les Vieux Fourneaux, avec Eddy Mitchell, Pierre Richard et Alice Paul. Tito n’en revient toujours pas Je n’avais jamais jouĂ© la comĂ©die. Je ne suis pas un acteur bien sĂ»r, je joue ce que je suis. MĂȘme si j’ai toujours bien aimĂ© affabuler, c’est vrai
 » Avec sa gueule, son grain, son intelligence de l’instant, Ă  vrai dire on n’a Ă©tĂ© moins surpris que lui de la proposition, et on ne le serait pas davantage si l’expĂ©rience venait Ă  se renouveler. Un troubadour Ă  Saint-Germain Celui qui a suivi une initiation au chamanisme aprĂšs une expĂ©rience troublante Ă  Terre-Neuve une histoire de baleine Ă©chouĂ©e dans la baie de St-John’s aprĂšs un dessin prĂ©monitoire
 croit davantage aux signes, aux liens magiques, Ă  la vie dĂ©sordonnĂ©e des esprits, qu’à une route tracĂ©e au grĂ© des intĂ©rĂȘts et de l’ambition. Je n’ai jamais couru le cachet. Mes employeurs ont toujours Ă©tĂ© mes potes Ă  Bordeaux, Ă  SĂ©ville, Denis, Édouard
 Ils Ă©crivent des rĂŽles pour moi », s’excuse-t-il presque, toujours trop modeste. Son ami Lamezas corrige Il a galĂ©rĂ©, il n’a jamais eu d’argent, mais sa richesse c’est sa vie, tout ce qu’il a connu. Des mecs comme ça, on n’en rencontre pas beaucoup dans une vie. » Catherine, la grande sƓur, abonde et complĂšte Je peux passer des heures Ă  l’écouter me raconter ses soirĂ©es, ses rencontres, ses expĂ©riences. Il est curieux de tout, il a de l’humour, il est humble, ses succĂšs ne l’ont pas changĂ©. » © Pascal Chantier Ces derniĂšres annĂ©es, on le croisait souvent dans les allĂ©es du marchĂ© Saint-Germain oĂč le J’Go faisait vivre une loge. Il est devenu le musicien de Saint-Germain », le troubadour d’un drĂŽle de village un peu endormi, oĂč flottent encore les fantĂŽmes de Vian et Blondin. Les gens le reconnaissent, l’interpellent, et il leur raconte peut-ĂȘtre comment, Ă  la suite d’un pari, il a traversĂ© le Sahara au volant d’une 600 Mercedes V12. Je ne cherche rien, dĂ©clare Tito. Je n’ai pas besoin de plus, j’attends que ça arrive. » Un genre de philosophie, pas trĂšs Ă©loignĂ©e de la sagesse stoĂŻcienne, qui semble le rendre heureux. Il a trouvĂ© son petit paradis », un chalet au bord du lac de Hourtin, dans ce Bassin d’Arcachon qu’il n’a jamais vraiment quittĂ©. Il a son bateau, il pĂȘche avec son fils de 19 ans, Mathys. ChloĂ©, qui vient d’avoir un enfant, passe le voir de temps en temps. L’ocĂ©an n’est pas loin, le bois Ă  cĂŽtĂ© est plein de champignons ; en septembre, on entend le brame du cerf. Au moment de se quitter, Tito Ă©voque sa lecture rĂ©cente d’un livre de Bernard Moitessier, le marin qui un jour a prĂ©fĂ©rĂ© ne pas franchir la ligne d’arrivĂ©e. Il se lance, peut-ĂȘtre par mimĂ©tisme, peut-ĂȘtre pour le plaisir d’affabuler, dans la description d’un prochain voyage en PolynĂ©sie. J’amĂšnerai ma guitare et du Noir de Bigorre. Je jouerai mes chansons et j’écouterai les leur, je recevrai mes amis de passage
 Tu viendras me voir ? » Soudain, on se prend Ă  rĂȘver de corail et d’ülot de sable, de lagon translucide et de toit en feuilles tressĂ©es. On s’imagine la nuit autour d’un feu avec Tito qui nous raconterait des histoires. Au fait, je t’ai parlĂ© de ma premiĂšre guitare que j’ai achetĂ©e Ă  un luthier manchot ? » Les Ă©lucubrations d’un homme soudain frappĂ© par la grĂące. Par Edouard Baer du 19 au 21 novembre Ă  Odyssud.
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Dans chaque village, on connaĂźt lÂŽfacteurCÂŽest un personnage quÂŽon porte dans son cƓurRecevoir une lettre, vous met en Ă©moiChacun sÂŽdit, peut-ĂȘtre yÂŽen a une pour moiVoilĂ  pourquoi quoi quoi quoi quoi Quand lÂŽchien aboie boie boie boie boieTout le monde se dit avec joie{refrain}Tiens! voilĂ  lÂŽfacteurSon pÂŽtit air est affranchiComme ses lettres et ses colisTiens! voilĂ  lÂŽfacteurIl apporte le journalEt son bonjour matinalLÂŽĂ©tĂ© quand il fait beau, il vous dit il fait chaudMais quand on veut la pluie, il vous dit ça pleut aujourdÂŽhui{rires Ah! Ah!...} Tiens! voilĂ  lÂŽfacteurPour garder son amitiĂ©, soyez complĂštement {rires Ah! Ah!...}Le printemps fait naĂźtre les lettres dÂŽamourEt pour les connaĂźtre, on attend toujoursMais par la fenĂȘtre, un jour le facteurVous remet une lettreZut, cÂŽest lÂŽpercepteurVoilĂ  pourquoi quoi quoi quoi quoiQuand lÂŽchien aboie boie boie boie boieTout le monde se dit avec joieTiens! voilĂ  facteurA cheval sur son vĂ©loA cĂŽtĂ© quand ça monte tropTiens! VoilĂ  lÂŽfacteurEt pour les plis trĂšs urgentsEn courant il prend son tempsQuand il roule rapidement ce nÂŽest pas pour un urgentMais cÂŽest tout simplement parce quÂŽil est poussĂ© par le ventTiens! VoilĂ  lÂŽfacteurQuand il roule un peu penchĂ©, cÂŽest quÂŽil a une lettre chargĂ©e {parlĂ© Ah! SacrĂ© facteur}Et lorsque vous restez quelques jours sans courrierChez vous quand mĂȘme il vient pour vous dire aujourdÂŽhui yÂŽa rien {rires Ah! Ah!...}Tiens! VoilĂ  lÂŽfacteurVenez boire Ă  ma santĂ©, vous lÂŽavez bien mĂ©ritĂ©{parlĂ© Merci bien facteur et Ă  demain}
ParolesLe facteur de Santa-Cruz de Henri GenĂšs. Note 5.0 /5 basĂ©e sur 38 avis. Artiste: Henri GenĂšs 1868; Chanson: Le facteur de Santa-Cruz; Langue: Français; Corriger / Editer ces paroles Ajouter des paroles sur MusiKiwi Les paroles similaires. Les chansons similaires Tiens voilĂ  l'facteur de Bourvil. Dans chaque village, on connaĂźt l'facteur C'est un personnage Bourvil, de son vrai nom AndrĂ© Raimbourg, dĂ©bute sa carriĂšre artistique en 1945, avec le succĂšs de son titre, Les crayons ». C’est alors le commencement pour lui d’une trĂšs belle carriĂšre cinĂ©matographique en parallĂšle. Parmi plus de 300 chansons d’opĂ©rette et de music-hall, on retiendra quelques titres phares, tels que La Rumba du pinceau » en 47, suivit la mĂȘme annĂ©e du trĂšs cĂ©lĂšbre A Bicyclette », Salade de fruit » en 1959, C\'Ă©tait Bien » en 1961, et enfin en 1970, Pauvre Lola » que lui avait composĂ© Serge Gainsbourg ! VĂ©ritable figure emblĂ©matique du cinĂ©ma et de la chanson française, Bourvil s’est Ă©teint Ă  Paris au jeune Ăąge de 53 ans, le 23 septembre 1970. Bourvil- Retrouvez toutes les paroles, musiques, chansons, textes et lyrics de l'artiste Bourvil TIENS VOILA LA COLONIALE C’était un wagon de pines Qui revenait d’Indochine Y en avait des longues, des fines Qui pendaient par la portiĂšre Tiens voilĂ  la Coloniale! Tiens voilĂ  les coloniaux! Y en avait des longues des fines Qui pendaient par la portiĂšre Une bonne dame de charitĂ© En pris trois douzaines de paires Une bonne dame de charitĂ© En pris trois douzaines de paires Les posa sur la cheminĂ©e Pour se les carrer dans l’ derriĂšre Les posa sur la cheminĂ©e Pour se les carrer dans l’ derriĂšre La p’tite bonne qu’avait tout vu S’en est servi la premiĂšre La p’tite bonne qu’avait tout vu S’en est servi la premiĂšre Elle s’en est tellement foutue Qu’elle s’en pĂ©ta la charniĂšre Elle s’en est tellement foutue Qu’elle s’en pĂ©ta la charniĂšre Si bien que du con au cul Ce n’est plus qu’une vaste orniĂšre Si bien que du con au cul Ce n’est plus qu’une vaste orniĂšre Tu crois la prendre par-devant Va te faire foutre c’est par-derriĂšre Tu crois la prendre par-devant Va te faire foutre c’est par-derriĂšre Tu veux lui faire un enfant V’la tout le foutre qui tombe par terre Tu veux lui faire un enfant V’la tout le foutre qui tombe par terre Et tu dis en l’écrasant D’un mouvement de colĂšre Et tu dis en l’écrasant D’un mouvement de colĂšre Non tu ne connaĂźtras pas Le foutu con de ta mĂšre Non tu ne connaĂźtras pas Le foutu con de ta mĂšre Tu ne feras pas non plus Un militaire de carriĂšre Retour Chants Troupes De Marine 8Rmw.
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